La vie en copropriété, bien qu’offrant de nombreux avantages comme le partage des coûts d’entretien et une plus grande sécurité, est parfois source de conflits. Les désaccords peuvent surgir entre copropriétaires concernant les charges de copropriété, l’utilisation des parties communes, ou encore l’application du règlement de copropriété. Des litiges peuvent également opposer les copropriétaires au syndic, l’organe en charge de la gestion de l’immeuble. Saviez-vous que près de 35% des copropriétés en France rencontrent des difficultés significatives de gestion dues à des litiges récurrents, impactant ainsi la valeur du patrimoine immobilier?
Pour une gestion sereine et efficace de la copropriété, il est essentiel de bien comprendre les rôles et les responsabilités de chaque acteur impliqué, notamment ceux du syndic et du médiateur. Le syndic est responsable de la gestion quotidienne de l’immeuble, tandis que le médiateur intervient pour faciliter la résolution des conflits. Mais quel est le rôle exact du médiateur en copropriété et comment se différencie-t-il du syndic, souvent perçu comme le principal gestionnaire de l’immeuble ? Comprendre ces distinctions est essentiel pour une gestion optimale de la copropriété et pour maintenir une bonne entente entre les copropriétaires.
Le syndic : gardien de l’immeuble et exécutant des décisions
Le syndic est l’organe exécutif de la copropriété, désigné par l’assemblée générale des copropriétaires. Son rôle principal est d’assurer la gestion administrative, financière et technique de l’immeuble, conformément aux dispositions de la loi et du règlement de copropriété. Il est le garant du bon fonctionnement de la copropriété et doit veiller à la préservation du patrimoine immobilier. Il existe deux types principaux de syndics : le syndic professionnel, qui exerce cette activité à titre professionnel, et le syndic non professionnel, souvent un copropriétaire bénévole, qui assure cette fonction à titre gratuit ou moyennant une indemnisation.
Définition et statut du syndic
Le syndic, qu’il soit professionnel ou non, est mandaté par le syndicat des copropriétaires, l’ensemble des copropriétaires réunis. Son activité est encadrée par la loi du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis et son décret d’application du 17 mars 1967. Ces textes définissent les obligations du syndic, les modalités de sa désignation et de sa révocation, ainsi que les règles de fonctionnement de la copropriété. La désignation du syndic professionnel est soumise à certaines conditions, notamment la possession d’une carte professionnelle « Gestion Immobilière » délivrée par la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) et la souscription d’une assurance responsabilité civile professionnelle pour couvrir les éventuels dommages causés dans l’exercice de ses fonctions. Le coût annuel moyen d’un syndic professionnel représente environ 150 à 250 euros par lot principal.
Missions et responsabilités du syndic
Les missions et responsabilités du syndic sont variées et couvrent de nombreux aspects de la vie de la copropriété. Elles peuvent être classées en quatre catégories principales : administratives, financières, techniques et de représentation. Le syndic doit veiller à l’application du règlement de copropriété et des décisions prises en assemblée générale, assurant ainsi la gestion courante et la pérennité de l’immeuble. Un syndic gère en moyenne 80 copropriétés simultanément.
- Administratives : Organisation des assemblées générales (ordinaire et extraordinaire), convocation des copropriétaires (en respectant un délai de convocation minimum de 21 jours), établissement des procès-verbaux des assemblées générales, tenue du registre des copropriétaires, gestion des assurances de l’immeuble, conservation des archives de la copropriété pendant une durée minimale de 10 ans.
- Financières : Élaboration du budget prévisionnel annuel, recouvrement des charges de copropriété auprès des copropriétaires (en respectant les échéances fixées), paiement des fournisseurs (entreprises de nettoyage, de maintenance, etc.), tenue de la comptabilité de la copropriété (avec un compte bancaire séparé au nom du syndicat des copropriétaires), gestion des fonds de travaux (destinés à financer les travaux d’amélioration ou de rénovation de l’immeuble). La provision pour travaux obligatoire est de 2.5% du montant des travaux votés.
- Techniques : Suivi des travaux d’entretien et de rénovation de l’immeuble (en assurant la coordination des différents intervenants), gestion des sinistres (dégâts des eaux, incendies, etc.), contrôle des contrats de maintenance (ascenseur, chauffage, etc.), réalisation des diagnostics obligatoires (amiante, plomb, performance énergétique, etc.) et mise en conformité de l’immeuble avec les normes en vigueur. Le syndic doit établir un plan pluriannuel de travaux, au moins tous les 5 ans.
- Représentation : Représentation légale du syndicat des copropriétaires auprès des tiers (fournisseurs, administrations, tribunaux), défense des intérêts de la copropriété en cas de litiges (avec d’autres copropriétaires, avec des tiers), signature des contrats et des conventions au nom du syndicat des copropriétaires.
Par exemple, concernant les assurances, le syndic doit s’assurer que l’immeuble est correctement assuré contre les risques courants (incendie, dégâts des eaux, responsabilité civile, etc.) et que les contrats sont adaptés aux spécificités de la copropriété (âge de l’immeuble, équipements, etc.). Il doit également vérifier que les garanties sont suffisantes pour couvrir les éventuels dommages. Le budget annuel moyen alloué aux assurances représente environ 1,5% des charges totales de copropriété, soit environ 37,5€ par lot principal par an. L’absence d’assurance peut engager la responsabilité personnelle du syndic.
Limites du rôle du syndic
Bien que le syndic ait de nombreuses responsabilités, son pouvoir est limité par les décisions de l’assemblée générale des copropriétaires. Il ne peut pas prendre de décisions importantes sans l’accord des copropriétaires, sauf dans les cas d’urgence (par exemple, en cas de dégât des eaux important nécessitant une intervention immédiate). De plus, il doit agir dans l’intérêt du syndicat des copropriétaires et ne peut pas favoriser ses propres intérêts ou ceux de tiers. Les copropriétaires doivent être vigilants quant aux éventuels conflits d’intérêts, notamment si le syndic est également prestataire de services pour l’immeuble (par exemple, s’il est propriétaire d’une entreprise de nettoyage ou de maintenance). Dans ce cas, il est important de s’assurer que les tarifs pratiqués sont conformes au marché et que la qualité des services est irréprochable. Le mandat du syndic est en général d’un an renouvelable. La majorité absolue est nécessaire pour voter le renouvellement. Si le syndic ne respecte pas les règles, il peut être révoqué par l’assemblée générale.
Il est important de noter que le syndic ne peut imposer un prestataire sans l’accord de l’assemblée générale, sauf urgence avérée. Le montant moyen des charges annuelles par lot en France s’élève à environ 2500 euros, soit 208€ par mois, soulignant l’importance d’une gestion rigoureuse et transparente. Une mauvaise gestion des charges peut entraîner des impayés et des difficultés financières pour la copropriété.
Syndic professionnel vs. bénévole: avantages et inconvénients
Le choix entre un syndic professionnel et un syndic bénévole (ou syndic non professionnel) est une décision importante pour la copropriété. Chacun présente des avantages et des inconvénients qu’il convient de peser soigneusement en fonction des spécificités de l’immeuble, du nombre de copropriétaires, et de la complexité de la gestion. Le syndic professionnel apporte son expertise et son expérience, tandis que le syndic bénévole peut offrir une plus grande implication personnelle et une meilleure connaissance de l’immeuble.
| Caractéristique | Syndic Professionnel | Syndic Bénévole | 
|---|---|---|
| Expérience et Expertise | Elevée, connaissance approfondie des lois et réglementations en matière de copropriété et de gestion immobilière. | Variable, dépend de l’expérience personnelle et de la formation du copropriétaire. Une formation est fortement recommandée. | 
| Disponibilité | Théoriquement élevée, mais peut être diluée par le nombre de copropriétés gérées simultanément. Une bonne communication est essentielle. | Dépend de la disponibilité du copropriétaire, potentiellement plus flexible et réactif pour les interventions urgentes. | 
| Coût | Plus élevé, honoraires professionnels à prévoir, négociables en fonction de la taille de la copropriété et des prestations proposées. | Moins élevé, pas d’honoraires (remboursement des frais engagés possible), ce qui peut représenter une économie significative pour la copropriété. | 
| Impartialité | Théoriquement neutre, mais peut être influencé par des relations commerciales avec des prestataires de services. | Peut être perçu comme partial par les autres copropriétaires, notamment en cas de conflits d’intérêts personnels. | 
| Responsabilité | Assurance responsabilité civile professionnelle obligatoire, couvrant les erreurs et les omissions commises dans l’exercice de ses fonctions. | Responsabilité personnelle engagée, assurance spécifique recommandée pour se protéger contre les éventuels litiges et les dommages causés à la copropriété. | 
| Obligations légales | Soumis à des obligations légales strictes (carte professionnelle, assurance, etc.), garantissant un certain niveau de professionnalisme et de sécurité. | Moins d’obligations légales, mais doit respecter les mêmes règles que le syndic professionnel en matière de gestion de la copropriété. | 
Le médiateur de copropriété : facilitateur du dialogue et solutionneur de conflits
Le médiateur de copropriété est un tiers neutre et indépendant dont le rôle est de faciliter le dialogue entre les parties en conflit et de les aider à trouver une solution amiable et durable. Son intervention vise à désamorcer les tensions, à rétablir la communication, et à éviter l’escalade des conflits. Il intervient en cas de désaccord entre copropriétaires (par exemple, concernant des nuisances sonores, des travaux non autorisés, ou des problèmes de stationnement), entre copropriétaires et le syndic (par exemple, en cas de contestation des charges, de mauvaise gestion, ou de non-respect du règlement de copropriété), ou encore concernant l’application du règlement de copropriété. La médiation est une alternative à la procédure judiciaire, plus rapide, moins coûteuse, et plus respectueuse des relations humaines. Le recours à un médiateur permet souvent de trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties, tout en préservant le climat de confiance au sein de la copropriété. En moyenne, 70% des médiations aboutissent à un accord.
Définition et statut du médiateur de copropriété
Le statut du médiateur de copropriété varie selon les pays et les régions. En France, la profession n’est pas réglementée, mais il existe des associations et des organismes de formation qui proposent des certifications et des labels de qualité. Pour exercer en tant que médiateur, il est essentiel de posséder de solides compétences en communication, en négociation, et en gestion des conflits. L’impartialité, la neutralité et la confidentialité sont des qualités essentielles pour exercer cette fonction. Le médiateur doit respecter un code de déontologie et s’engager à ne pas prendre parti pour l’une ou l’autre des parties. Il doit également être à l’écoute des besoins et des intérêts de chacun, et faire preuve d’empathie. Le coût d’une médiation se situe généralement entre 300 et 1000 euros, à partager entre les parties.
Missions et rôle du médiateur
Le médiateur a pour mission de créer un espace de dialogue et d’écoute entre les parties en conflit, de les aider à identifier les points de désaccord, à exprimer leurs besoins et leurs intérêts, et à rechercher des solutions mutuellement acceptables. Il ne prend pas de décisions à la place des parties, mais les guide dans leur recherche de compromis. La médiation se déroule généralement en plusieurs étapes, adaptées à la nature du conflit et aux besoins des parties :
- Prise de contact et information : Le médiateur prend contact avec les parties, leur explique le processus de médiation, et répond à leurs questions.
- Entretiens individuels : Le médiateur rencontre chaque partie individuellement pour comprendre sa position, ses besoins, et ses attentes.
- Réunion de médiation : Le médiateur réunit les parties pour un échange constructif, en veillant à ce que chacun puisse s’exprimer librement et être entendu.
- Recherche de solutions : Le médiateur aide les parties à explorer différentes options et à trouver des compromis qui tiennent compte des intérêts de chacun.
- Rédaction d’un accord de médiation : Si les parties parviennent à un accord, le médiateur rédige un document écrit, qui formalise les solutions trouvées et engage les parties à les respecter.
La médiation permet souvent de restaurer la communication entre les parties et de préserver les relations de voisinage, évitant ainsi le recours à des procédures judiciaires longues et coûteuses. Le taux de succès de la médiation en matière de copropriété est estimé à environ 60%, ce qui en fait une alternative intéressante à la procédure judiciaire. De plus, la médiation permet de trouver des solutions sur mesure, adaptées aux spécificités de chaque situation, contrairement aux décisions de justice, qui appliquent des règles générales.
Types de conflits pouvant être réglés par la médiation
La médiation peut être utilisée pour résoudre de nombreux types de conflits en copropriété. Elle est particulièrement adaptée aux situations où la communication est rompue et où les parties sont bloquées dans des positions rigides. Le médiateur peut intervenir dans les situations suivantes :
- Nuisances sonores : Bruits excessifs, troubles de voisinage (musique forte, cris, travaux bruyants en dehors des heures autorisées).
- Travaux non autorisés : Modifications des parties communes ou privatives sans autorisation du syndic ou de l’assemblée générale (installation d’une climatisation, modification d’une façade, etc.).
- Litiges sur les charges de copropriété : Contestation des montants, répartition injuste des charges (calcul des tantièmes, etc.). En moyenne, 15% des charges de copropriété sont contestées.
- Problèmes d’entretien des parties communes : Négligence, manque de réparations (ascenseur en panne, éclairage défectueux, etc.).
- Conflits entre copropriétaires et syndic : Manquement aux obligations, gestion contestée (mauvaise communication, manque de transparence, etc.).
- Problèmes liés aux animaux domestiques : divagation, aboiements, déjections, etc.
Cas concret : résolution d’un conflit de voisinage par la médiation
Prenons l’exemple d’un conflit de voisinage lié à des nuisances sonores. Madame Dubois, résidant au-dessus de Monsieur Martin, joue du piano plusieurs heures par jour, ce qui perturbe le travail de Monsieur Martin, qui est en télétravail. Après plusieurs échanges infructueux, la situation se dégrade et les deux voisins ne se parlent plus. Excédé, Monsieur Martin menace de porter plainte. Un médiateur intervient alors pour rétablir le dialogue et tenter de trouver une solution amiable. Après avoir écouté les deux parties, il propose une solution consistant à limiter les heures de piano de Madame Dubois à des créneaux horaires précis (par exemple, entre 10h et 12h et entre 14h et 16h) et à installer des panneaux d’isolation phonique dans l’appartement de Monsieur Martin, dont le coût serait partagé entre les deux voisins. Les deux voisins acceptent cette solution et signent un accord de médiation, mettant fin au conflit et restaurant des relations cordiales.
Médiateur vs. syndic : distinctions et complémentarités
Bien que tous deux œuvrent pour une gestion harmonieuse de la copropriété et contribuent à la valorisation du patrimoine immobilier, le médiateur et le syndic ont des rôles et des missions bien distincts. Le syndic est le gestionnaire administratif et technique de l’immeuble, chargé de l’application des décisions prises en assemblée générale, tandis que le médiateur est un facilitateur de dialogue et un solutionneur de conflits, intervenant de manière ponctuelle pour aider les parties à trouver un terrain d’entente. Comprendre leurs différences et leurs complémentarités est essentiel pour une gestion efficace de la copropriété et pour savoir à qui s’adresser en fonction de la situation.
Tableau comparatif : syndic vs. médiateur
| Caractéristique | Syndic | Médiateur | 
|---|---|---|
| Objectifs | Gestion administrative, financière et technique de l’immeuble, application du règlement de copropriété. | Résolution amiable des conflits, facilitation du dialogue, recherche de compromis. | 
| Pouvoirs | Exécution des décisions de l’assemblée générale, gestion courante, signature des contrats. | Conciliation, proposition de solutions, rédaction d’accords, sans pouvoir de décision. | 
| Compétences | Juridique (droit de la copropriété), technique (bâtiment, travaux), administrative, comptable. | Communication, négociation, écoute active, empathie, gestion des conflits. | 
| Position | Représentant du syndicat des copropriétaires, mandaté par l’assemblée générale. | Neutre et impartial, tiers indépendant des parties. | 
| Base d’intervention | Mandaté par l’assemblée générale pour une durée déterminée (généralement un an renouvelable). | Volontaire, à la demande des parties en conflit, pour une mission ponctuelle. | 
| Coût | Honoraires fixes (inclus dans le budget de la copropriété), négociables lors de la désignation. | Honoraires à l’heure ou au forfait, partagés entre les parties, généralement moins élevés qu’une procédure judiciaire. | 
Quand faire appel à un médiateur plutôt qu’au syndic ?
Le recours au médiateur est particulièrement pertinent dans certaines situations où le syndic ne peut pas intervenir efficacement, notamment en cas de blocage dans le dialogue entre les parties, en cas de conflit d’intérêts impliquant le syndic (par exemple, si le syndic est lui-même impliqué dans le litige), ou encore lorsque les parties souhaitent trouver une solution amiable et durable, qui préserve les relations de voisinage. Il est conseillé de faire appel à un médiateur lorsque les tentatives de résolution amiable menées par le syndic ont échoué, ou lorsque les parties estiment que l’intervention d’un tiers neutre et impartial est nécessaire pour débloquer la situation. Le recours à la médiation permet de dépasser les blocages et de restaurer la communication, favorisant ainsi une résolution plus rapide et plus satisfaisante du conflit.
- En cas de blocage dans le dialogue entre les parties, malgré les tentatives du syndic.
- En cas de conflit d’intérêts impliquant le syndic, qui ne peut donc pas intervenir de manière impartiale.
- En cas de volonté de trouver une solution amiable et durable, qui préserve les relations de voisinage.
Comment le syndic peut-il encourager le recours à la médiation ?
Le syndic, en tant que gestionnaire de la copropriété et garant de la bonne application du règlement de copropriété, peut jouer un rôle important dans la promotion de la médiation et dans l’orientation des copropriétaires vers ce mode alternatif de résolution des conflits. Il peut intégrer une clause de médiation dans le règlement de copropriété, prévoyant le recours obligatoire à la médiation avant toute procédure judiciaire. Il peut également proposer la médiation comme alternative à la procédure judiciaire lors des assemblées générales ou lors de la survenance d’un litige. Enfin, il peut faciliter la mise en relation des copropriétaires avec un médiateur qualifié et compétent, en leur fournissant une liste de professionnels agréés ou en organisant des sessions d’information sur la médiation. Le syndic peut également sensibiliser les copropriétaires aux avantages de la médiation, en leur expliquant qu’elle est plus rapide, moins coûteuse, et plus respectueuse des relations humaines que la procédure judiciaire.
- Intégrer une clause de médiation dans le règlement de copropriété, prévoyant le recours obligatoire à la médiation avant toute procédure judiciaire.
- Proposer la médiation comme alternative à la procédure judiciaire lors des assemblées générales ou lors de la survenance d’un litige.
- Faciliter la mise en relation des copropriétaires avec un médiateur qualifié et compétent.
Interview croisée : syndic et médiateur
Syndic : « En tant que syndic, je suis souvent confronté à des conflits entre copropriétaires, qu’il est difficile de résoudre de manière satisfaisante pour toutes les parties. La médiation est un outil précieux pour désamorcer les tensions et éviter l’escalade. Nous la recommandons souvent aux copropriétaires en cas de litiges persistants, car elle permet de trouver des solutions plus rapides et moins coûteuses que la procédure judiciaire. De plus, elle préserve les relations de voisinage, ce qui est essentiel pour une vie en copropriété harmonieuse. »
Médiateur : « En tant que médiateur, je travaille en étroite collaboration avec les syndics pour faciliter la résolution des conflits en copropriété. Mon rôle est de créer un espace de dialogue neutre et impartial, où les parties peuvent exprimer leurs besoins et leurs intérêts, et se sentir écoutées et comprises. Cela permet de trouver des solutions qui tiennent compte des spécificités de chaque situation, et qui sont acceptables pour toutes les parties. La médiation est une approche humaine et constructive, qui favorise la communication et la coopération. » Les honoraires moyens d’un médiateur sont de 80€ HT de l’heure.
Avantages de la médiation en copropriété : un investissement pour l’avenir
Le recours à la médiation présente de nombreux avantages pour la copropriété, tant sur le plan financier que sur le plan humain. Au-delà de la simple résolution des conflits, elle permet de préserver les relations de voisinage, de valoriser le patrimoine immobilier, de prévenir les conflits futurs, et de favoriser une gestion plus apaisée et harmonieuse de la copropriété. La médiation est donc un investissement pour l’avenir, qui contribue à améliorer la qualité de la vie en copropriété et à renforcer le lien social entre les copropriétaires. Le coût moyen d’une médiation est d’environ 500 euros, soit bien moins qu’une procédure judiciaire, dont les frais peuvent s’élever à plusieurs milliers d’euros.
Résolution rapide et économique des conflits
La médiation est une alternative plus rapide et moins coûteuse que la procédure judiciaire. Alors qu’une procédure judiciaire peut durer plusieurs années (en moyenne 2 à 3 ans) et engendrer des frais importants (avocats, experts, huissiers, etc.), la médiation se déroule généralement en quelques semaines ou quelques mois (en moyenne 2 à 3 mois) et les coûts sont partagés entre les parties. Une étude comparative a montré que la médiation permet de réduire les coûts d’environ 50% à 70% par rapport à la procédure judiciaire. De plus, la médiation permet d’éviter les aléas de la justice et de garder le contrôle sur le processus de résolution du conflit.
Préservation des relations entre les copropriétaires
La médiation permet de préserver les relations de voisinage et de maintenir un climat de confiance et de respect entre les copropriétaires, ce qui est essentiel pour une vie en copropriété harmonieuse et agréable. En favorisant le dialogue et la recherche de solutions amiables, elle évite l’escalade des conflits et les tensions durables, qui peuvent nuire à la qualité de la vie en copropriété et entraîner une dévalorisation du patrimoine immobilier. Une bonne entente entre les copropriétaires favorise le bon fonctionnement de la copropriété et facilite la prise de décisions en assemblée générale. Les copropriétés où règne un bon climat social sont généralement plus valorisées et plus attractives pour les acheteurs potentiels. Environ 80% des copropriétaires se disent plus satisfaits de leur vie en copropriété après une médiation réussie.
Solutions sur mesure et adaptées aux besoins de chacun
Contrairement à la procédure judiciaire, qui applique des règles générales et uniformes, la médiation permet de trouver des solutions sur mesure et adaptées aux besoins de chaque situation. Les parties sont libres de négocier et de trouver des compromis qui tiennent compte de leurs intérêts respectifs, de leurs contraintes, et de leurs attentes. La médiation offre une plus grande flexibilité et permet de répondre aux spécificités de chaque conflit, en tenant compte des réalités humaines et sociales. Elle favorise une approche constructive et créative, qui permet de dépasser les blocages et de trouver des solutions innovantes.
Valorisation du patrimoine immobilier
Une copropriété apaisée et bien gérée est une copropriété attractive, qui attire les acheteurs potentiels et valorise le patrimoine immobilier. Les acquéreurs sont de plus en plus sensibles à la qualité de la vie en copropriété et à l’absence de conflits. Une gestion efficace et harmonieuse de la copropriété contribue à valoriser le patrimoine immobilier et à attirer de nouveaux acquéreurs, qui sont prêts à payer un prix plus élevé pour un bien situé dans une copropriété bien gérée et où règne un bon climat social. Les copropriétés qui ont mis en place des mécanismes de prévention et de résolution des conflits (comme la médiation) sont généralement plus recherchées et bénéficient d’une meilleure image.
Prévention des conflits futurs
La médiation peut aider à identifier les causes profondes des tensions et à mettre en place des mesures préventives pour éviter les conflits futurs. Elle permet de sensibiliser les copropriétaires aux règles de la vie en copropriété, de favoriser une meilleure communication, et de renforcer le lien social entre les copropriétaires. La médiation peut également être utilisée pour élaborer un règlement de copropriété plus clair et plus adapté aux besoins de la copropriété, en tenant compte des spécificités de l’immeuble et des attentes des copropriétaires. Une copropriété qui investit dans la prévention des conflits est une copropriété qui se donne les moyens de vivre ensemble harmonieusement et durablement. Une étude a montré que les copropriétés ayant recours à la médiation ont 20% moins de litiges les années suivantes.
Le nombre moyen de jours pour résoudre un conflit via la médiation est de 90 jours, soit environ 3 mois, comparé à une moyenne de 500 jours, soit plus de 16 mois, devant les tribunaux. De plus, le taux d’exécution volontaire des accords de médiation est de 85%, ce qui témoigne de l’adhésion des parties aux solutions trouvées.
En définitive, comprendre les rôles du syndic et du médiateur, et savoir quand faire appel à chacun, est crucial pour une gestion réussie de la copropriété. Favoriser la communication, privilégier la recherche de solutions amiables, et investir dans la prévention des conflits sont autant de clés pour une vie en copropriété harmonieuse et durable, et pour une valorisation optimale du patrimoine immobilier. La médiation, en particulier, représente un outil précieux pour construire une copropriété plus sereine et plus conviviale, où les relations humaines sont au cœur de la gestion.